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You bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake ♠ Alecto T. Carrow


Alecto T. Carrow


Alecto T. Carrow
∞ Parchemins : 101

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You bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake ♠ Alecto T. Carrow EmptyJeu 24 Sep - 20:22
Alecto Tisiphone

   
Carrow

Prénoms : Alecto l'implacable. Alecto la terrible. Alecto toujours en colère et sa soeur Tisiphone la vengeresse. La colère et la vengeance réunies dans un seul corps. Quand à la troisième sœur mythologique, le remord, nous avons dût l'étouffer avant qu'elle ne naisse. Deux prénoms prédestinés à me donner un avenir de furie. Celui qui se met sur mon chemin recevra les foudres de mon courroux en témoin de leur véracité. Nom de famille : Tremble en entendant ce nom toi qui n'est qu'un moins que rien. Les Carrow est un nom emprunt de fierté et de rigueur. J'en suis la porteuse héritière, avec joie et honneur je le lève haut. Dans un avenir pas si lointain il est probable que Yaxley s'ajoute à son prestige Statut du sang : Toi qui oses poser cette question, sois assuré de souffrir mille tourments dès que j'aurais mis un œil sur toi. Origine géographique : Anglaise, je vivais à Liverpool avant de déménager à Londres même. Âge et date de naissance : Vingt-deux années je suis née le 29 février de l'année 1958 Orientation sexuelle : Si jamais je devais avoir un cœur...Il ne ferait sans doute pas de distinction Particularité : Aucune, à moins que le sadisme soit une particularité reconnue Métier : Membre de la brigade d'élite et organisatrice de soirée à mi-temps Miroir de Rised : Autour de moi une foule m'acclame alors qu'à mes pieds gis, tremblant, un de mes pires ennemis, celui qui a osé assassiner ma cousine. Ses lèvres murmurent d'éternels et inutiles alors que son corps se tord de douleur. Epouvantard : Le long râle de cette bête immonde qui n'est qu'une bouche enveloppée d'une cape me rend folle rien que de l'imaginer. Il représente Askaban, il représente l'enfermement, la fin, la mort sociale, l'ennui. Patronus : Un sublime mambo noir, terrible, furtif, traître au poison mortel. Sa piqûre vous laisse agoniser avant de vous enlever votre dernier souffle dans d'horribles souffrances. Composition de la baguette : Un bois souple, lisse, léger et maniable à souhait. Un bois d'if parfait pour ma nature ambitieuse. Elle renferme une plume de phénix en son cœur et mesure exactement 26.3 cm. Si tu oses y toucher tu perdras au minimum la main qui l'a effleurée. Tendance : Mangemort Animal de compagnie : une mygale qui répond au nom de Lune à cause du croissant noir qui se dessine sur son abdomen brun. Featuring : Kaya Scodelario Crédits : Artchie
   


   
You are unique

   
Caractère
Il n'est pas difficile d'imaginer que je suis une personne irascible, parfaitement injuste et instable. Il va s'en dire que je m'emporte facilement et que je supporte très mal la critique. La colère vibre dans mon être, il est inutile d'essayer de la calmer, elle fait partie de moi et elle n'a d'égal que mon sadisme malsain. Il faut dire que j'aime jouer, avec tout et avec tout le monde, jusqu'à aller chatouiller les limites du danger, toucher de l'ongle les frontières du décent et de la démence. Pourtant, derrière ce magma se cache un océan jamais apaisé dont les vagues me submergent parfois, m'inondant de ses eaux salées. Mon père a toujours dis cela avec un air de dégoût "trop sensible". Et pourtant c'est ce qui fait ma richesse non ? Ce semblant d'humanité qui amadoue certains sorciers. Ma vie est motivée par beaucoup d'ambition et je ne fais jamais rien par hasard, qu'importe où cela doit me mener je fais les choses sans en redouter les conséquences. Pour vivre pleinement, il faut vivre sans remord. La nature m'a donné un visage d'ange pour mieux me livrer à mon jeu favoris : le mensonge. Parfaitement malhonnête, je suis fourbe et menteuse, parvenant à façonner mon visage selon mes envies.
Pourtant, certaines personnes connaissent une facette de ma personnalité peu commune, avec ma famille je suis d'une loyauté sans faille, nous formons un cercle fermé et étroit. Véritable serpent mortel envers ceux qui essayent de nous discréditer aux yeux du Lord, je ne tolère pas que l'on critique un seul membre de ma famille, même si leurs accusations ne sont pas sans fondement. Malgré mon jeune âge je suis d'une lucidité presque dérangeante. Enfant j'ai compris bien plus vite que certains les sens du mot mort et sadisme.


   
This is a new world

   
Le commencement des districts
Malgré tout l'admiration que je porte envers notre Lord, je n'ai pas vu d'un bon œil cette nouvelle répartition du monde magique anglais en district. Non que je sois spécialement attachée à mon appartement en plein centre de Liverpool, mais je n'ai pas tout de suite saisi l'ingéniosité de la démarche, même si le sadisme qui en découlait m'a inondé d'une joie immense. Aujourd'hui pourtant, je commence à mieux comprendre leur utilité, sans oublier que les Blood Games est la meilleure idée du jeune règne de mon Lord. Quel divertissement pour moi ! Rien ne vaut le regard délirant du sorcier qui se retrouve face à un ancien ami, obligé de choisir entre leurs deux vies...

   


Dernière édition par Alecto T. Carrow le Lun 28 Sep - 23:04, édité 3 fois
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Alecto T. Carrow


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L'Histoire

   
sans fin

   
   
And may the odds be ever on your favor



   
Histoire

Il semble que l’on naît toujours à mi-chemin du commencement et de la fin du monde. Nous grandissons en révolte ouverte presque aussi furieusement contre ce qui nous entraîne que contre ce qui nous retient.


Quelquefois, n'en pouvant plus, dévoré de passions sans bornes, plein de la lave ardente qui coulait de mon âme, aimant d'un amour furieux des choses sans nom, ...



Lentement, très lentement, mes doigts blanchâtres caressent la fourrure de la petite boule crème que ronronne sur mes genoux. L’innocence même respire par ses petites narines cachées. Seule sa longue langue permet de deviner où se trouve sa tête. La pression de mes doigts se fait de plus en plus forte, pourtant le boursoufflet continue son ronronnement agaçant sans émettre le moindre signe d’insatisfaction. Les boucles noires de mes cheveux couvrent mon visage d’enfant déjà mince. Contrairement à certaines de mes cousines, je n’ai pas gardé longtemps ces joues rondes que certains qualifient d’adorables et de mignonnes petites bouilles. J’ai cinq ans et je ressens déjà l’envie de me confronter à certaine chose. De pousser certaines limites. Il est dit que les enfants ne prennent conscience de la notion de bien et de mal que vers six ans. Cela me donne une bonne excuse pour savourer avec un plaisir certain l’idée qui me taraude l’esprit depuis plusieurs minutes. Le bleu glacial de mes iris pétille doucement derrière le rideau de jais tandis que mes doigts resserrent de plus en plus leur emprise sur la petite boule. Sous son duvet soyeux je sens la chaleur de son corps. Son petit cœur bat paisiblement sous mon épiderme avant de prendre un rythme moins régulier lorsque la pression se fait de plus en plus forte. Avez-vous déjà entendu un boursoufflet crier ? Une sourie chante plus ou moins la même symphonie lorsque le chat de la maison l’attrape. De petits couinements affolés. Pourtant, même face à la menace de mes petits doigts d’enfant, la boule de poil reste confiante. Peut-être est-ce une maladresse de ma part doit-elle se demander. Sa longue langue chercher à toucher les doigts tortionnaires mais mon autre main attrape l’organe râpeux. Aussi fermement que mes petites mains d’enfant peuvent la serrer, je ferme ma poigne sur elle. La boule de poil à un hoquet de surprise alors que son rythme cardiaque s’accélère d’un seul coup. Ah voilà, maintenant tu as conscience que ce n’est pas qu’un geste malheureux de ma part. Non, je suis déterminée à aller jusqu’au bout de mon idée. Les couinements se font de plus en plus strident tandis qu’un léger sourire étire mes lèvres pâles, dessinant une rigole l’expression concentrée de mon visage. Trop absorbée par mon expérience je n’entends pas le son des pas qui se rapprochent de moi. J’ai cinq ans et je sens pour la première fois le plaisir incroyable que procure le sentiment de puissance sur un autre être vivant. Je sens la vie se débattre sous mes doigts fermement serrés. Une main se pose doucement sur ma frêle épaule, mais je sursaute à peine. Il n’y a rien d’illégal dans ce que je fais n’est-ce pas ? Alors pourquoi avoir peur d’être découverte ? Je n’ai pas cherché à me cacher d’ailleurs. Installée dans le jardin de la demeure des Bulstrode je perpétue mon geste aux yeux de tous. « Alecto, si tu tues le boursoufflet de ton cousin tu sais que Maman va devoir te punir pour la forme » La voix posée de mon grand-frère me ramène à la réalité et le son des conversations retrouve le chemin de mes oreilles. « Je ne veux pas le tuer, je veux juste voir ce que ça fait » marmonnais-je à mon tour, une légère moue contrariée s’étire sur mes traits. Je devine que c’est du pareil au même. Amycus a toujours raison et s’il vient interrompre mon jeu c’est que ce doit être pour une bonne raison. « Quoi qu’il en soit il vaudrait mieux pour toi que la tante ne te trouves pas avec cette…bête, entre les doigts. Le cousin pleure depuis vingt minutes à cause de ça » Un léger dégoût transparait dans ses paroles. C’est l’été et nous sommes obligés d’assister à une autre de ses réunions familiales exécrables où il faut se montrer un minimum agréable. Je ne suis pas du genre à vouloir me montrer un minimum agréable. Surtout pas en présence de cet horrible cousin qui n’est même pas mon cousin. Enfin d’après Amycus si, selon des branches d’un arbre trop grand qui trône dans la demeure, une ramure, qui n’est plus qu’un trait si fin qu’il parait inexistant, porte son nom. Dans un souffle résigné et une moue plus que jamais contrariée et sombre je relâche la pression autour de la boule de poil et libère sa langue baveuse. Le boursoufflet tout tremblant essaye de sauter en vitesse de mes genoux. Mais dans un geste soudain je plaque à nouveau mes doigts contre lui, le serrant avec force contre mon corps. « Alecto ! Voyons tu vas encore passer le reste de la journée dans le cachot ». Une légère grimace défigure mon visage d’enfant à l’évocation de cette punition. Cette dernière semaine j’ai passé bien trop d’heures enfermée dans la pièce noire, froide et humide pour ne pas ressentir une certaine appréhension à son souvenir. « Je voulais juste le rapporter » Je lève les yeux vers mon grand frère qui me regarde avec un air surpris. Mes yeux, incapables de garder leurs secrets face à lui, se mettent à pétiller avec malice, de cet éclat presque gris qui flotte dans l’océan bleu de mes iris. Un court rictus accompagné d’un rire moqueur répond à ce regard. Amycus a compris. Il a toujours compris mes délires. Malgré les années qui nous séparent nous nous comprenons si bien.

Mes petits pieds chaussés écrasent la pelouse sans sourciller et je tiens fermement l’animal contre ma veste bleue marine. Prenant l’air le plus innocent du monde, je franchis les derniers mètres qui me séparent de la terrasse remplie d’oncles et tantes qui n’en sont pas mais si quand même d’après ce fameux arbre. Parmi les robes soyeuses des sorciers et sorcières, je me faufile, à peine visible, suivie de mon frère trop curieux pour ne pas assister à la scène. Je me plante finalement devant cette fameuse tante. « Madame ma tante » annonçais-je fièrement pour attirer son attention « j’ai trouvé ce boursoufflet s’enfuyant de derrière un buisson. Il me semble que c’est celui de monsieur votre fils, mon cousin et il me semble qu’il a été malmené par monsieur Julian nôtre cousin commun » du haut de mes cinq il m’arrive de jouer à la perfection les mondanités qui circulent entre les tables au moment des repas. Malgré toute l’hypocrisie qui transpire de mes iris j’arbore un sourire le plus angélique possible. Cette même tante baisse les yeux vers moi avec suspicion. Malgré mon jeune âge ma réputation me précède déjà dans la famille. Du moins avec ce côté-là de la famille qui n’est pas le plus brillant mais que Papa et Maman sont obligés d’invités de temps en temps pour jouer au jeu des adultes. Je sens son regard essayer de deviner le vrai du faux de mon mensonge, mais l’intervention d’Amycus scelle ses lèvres sur d’éventuels soupçons. « J’étais avec elle ma tante, et malheureusement je ne peux que confirmer ses dires ». Elle nous regarde à tour de rôle ne sachant quoi faire, elle ne peut pas décemment nous balancer sa haine en pleine tête. Pas sans s’attirer le courroux de l’autre moitié de la famille. D’un air pincé elle attrape le boursoufflet tout tremblant de mes bras et s’éloigne sans dire un mot de plus. « Mais de rien chère madame ma tante » lançais-je avec une petite voix mielleuse dans sa direction avant de pouffer de rire aux côtés d’Amycus. J’ai cinq ans et Tisiphone la vengeresse dicte mes actes. Après tout, ce n’est que juste guerre contre ce Julian à qui je dois trois de mes séjours dans le cachot familial. J’ai cinq ans mais je ne suis pas une enfant comme les autres. Ou plutôt, je suis une enfant Carrow comme les autres. Perfide et sans remord.  

...regrettant des rêves magnifiques, tenté par toutes les voluptés de la pensée, aspirant à moi toutes les poésies, toutes les harmonies, et écrasé sous le poids de mon coeur et de mon orgueil, ...



Mes points tambourinent avec force contre le lourd panneau de bois. Pourtant aucun son ne répond à mes hurlements de dément. Enfermée dans notre prison familiale je perds pied. Les larmes ravagent mes joues lisses et du sang coule des jointures de mes mains d’enfant. J’ai dix ans et toute la colère qui m’habite délie ses fureurs contre l’étroite pièce sans lumière. Les quatre murs aussi vides que le noir qui m’englobe ne laisse pas le moindre son filtrer. Le silence m’enrobe de ses mains étouffantes et je hurle pour faire fuir son assourdissant bourdonnement. Les cheveux en bataille mon regard brûle dans la pénombre. Je repense à ces personnages antiques dont Grand-mère me lit les histoires. Cette Tisiphone dont je porte le nom et qui du haut de sa furie détruit tout sur son passage. Je voudrais être comme elle et pouvoir, d’un regard, commander le chaos. Je voudrais pouvoir déverser un flot de poison mortel qui coulerait sous la porte pour aller mordre les pieds, les mollets, les bras et le visage de cette génitrice qui me confine dans cet enfer clôt. Je voudrais que me cheveux soient couleuvres et pouvoir en détacher une ou deux pour aller étouffer son regard narquois dans les limbes de la mort. Mon cœur de fillette explose et les cris redoublent sans qu’aucune réponse ne leur soit donnée. Pourtant cela fait des heures que je hurle ainsi, invoquant tous ces Dieux anciens auxquels je ne crois pas, sifflant toute la perfidie de mon corps, insultant cette Bulstrode qui aurait mieux fait d’épouser ce Yaxley dont elle parle parfois. Mes ongles griffent la pierre glaciale du placard qui leur sert de punition. Amycus avant moi a usé ses murs. Mais pas avec autant de furie. Je ne me lasse jamais, je suis Alecto, la colère qui n’en finit pas. Alecto dont les cheveux sont constamment soulevés par le vent de la haine dans les histoires. Alecto Tisiphone hurle sa démence contre une porte close, incapable d’accorder la moindre pensée aux raisons de sa punition. L’angoisse se mêle à la détresse de mes sentiments. Trop émotive. Tel a été le jugement sans appel de Papa Carrow. Oui, mes nerfs à fleur de peau me rendent sensible et je suis incapable d’ériger des barrières contre les sentiments qui ravagent mon âme. Ma colère est aussi blanche et terrible que la pièce et noire et placide. Plus le silence m’entoure, plus je deviens folle. Je voudrais taper sur quelque chose, déchirer quelqu’un de mes propres mains. Tout plutôt que ce silence vide.

Les minutes s’écoulent sans que je puisse en deviner le compte. Impuissante contre cette injustice je finis par me laisser choir en larme contre la pierre froide. Toute ma colère c’est déverser contre les murs imperturbables de ma prison et il ne reste plus once de force dans mon corps à nouveau brisé. Même Amycus n’a pas réussi à contourner l’attention de notre génitrice pour venir me murmurer quelques mots réconfortant dans ces limbes sans futur. Le temps est absent, les repère aussi. Il n’y a rien que l’attente, l’impuissance, la solitude, le silence que mon seul souffle rompt. Moi et mes pensées morbides. Allongée sur le dos je fixe sans le voir le plafond. Je fixe le noir qui se fait linceul sur mon corps d’enfant. J’ai dix ans et j’ai purge ma peine avec difficulté. Peu à peu les battements de mon cœur se calment et ma colère aveugle devient une vengeance lucide et calculée. Les heures étirent leurs minutes dans une longueur narquoise. Petit à petit, lentement, les fils de la vengeance prennent forme dans mon esprit belliqueux. Il est si facile d’établir un plan, d’imaginer les détails, les possibilités, les variantes quand on a l’imagination d’un enfant de dix ans, et les murmures de Tisiphone. S’identifier à ces furies mythologiques est si facile quand on comprend leur passion pour le chaos et la douleur. C’est ma première punition de plusieurs jours. Plusieurs jours enfermée dans une pièce étroite, sans lumière et sans notion du temps. Dans mon esprit, je l’ai toujours associé à un avant-goût d’Askaban. Ces horribles bouches ambulantes en moins. Mon effronterie m’a valu ce séjour dans les limbes, l’objet de mon courroux ne perd rien pour attendre. Lentement, les images de cette pluvieuse journée de juin me reviennent en mémoire. Paul le cracmol. Un rire sans chaleur s’échappe de ma gorge à ce souvenir. Sa confidence est un cadeau venu de nulle part. Est-ce que l’absence de magie rend aussi stupide ? L’idée est plaisante. Presque normale si on y regarde bien. Après tout, les moldus le sont bien eux, stupides. Il est logique qu’un cracmol le soit aussi. Et il ne faut avoir aucune intelligence pour confier ce genre de secret à une Carrow. Surtout à Alecto Tisiphone Carrow. « MAMAN ! PAPA ! PAUL EST UN CRACMOL ! C’EST UN MOINS QUE RIEN ! IL SOUILLE NOTRE MAISON ! » La sentence est tombée lourdement pour lui ce jour-là, devant les oreilles de toute la famille réunie pour la célébration des fiançailles d’un cousin éloigné. Paul et son boursoufflet confiant. Paul qui pleurait tout le temps à la recherche de sa boule de poil crème. Paul le petit garçon du même âge que moi avec lequel j’aurais dût m’entendre à merveille. Paul est un cracmol. Alors que mes propres pouvoirs se sont manifestés le soir d’Halloween précédent mes sept ans, les siens ne se manifesteront jamais. En une seconde il est devenu le mouton noir de toute la famille. Un pestiféré atteint de la plus violente des dragoncelle. Déjà que la ramure portant son nom dans l’arbre généalogique n’est qu’un trait minuscule, plus personne ne chercha à l’entretenir et, avec le temps, il s’effacera complètement si bien qu’on oubliera même qu’un Paul a fait partie des familles de sang-pur anglaises les plus renommées. J’ai lu, dans le regard des convives, le profond dégoût qui se dégagea immédiatement et irrémédiablement de sa petite personne. Pourtant je sens mon souffle se couper sous la pression du sortilège qui serre ma gorge. Mon regard se porte vers mon père qui me fixe avec une colère sombre dans le regard. Pourtant je sais qu’au fond, ils sont tous heureux que j’aie dévoilé le secret familial au grand jour. Ils auraient tous devinés l’année prochaine lorsque j’aurais pris le train de Poudlard sans lui. Alors pourquoi me punir face à une de mes seules dénonciations qui soit véridique ? Dire que j’ai des remords serait pur mensonge. Que m’importe que tout le monde soit au courant, peu m’importe que je viens de briser un secret jusqu’à présent bien gardé. Peu m’importe que le petit Paul est en pleure, une fois de plus. Une telle tare n’a rien à faire dans mon entourage. Il ne vaut même plus la peine que je pose mes yeux clairs sur lui. Je sens la poigne de Cadmos Carrow qui s’empare de mes épaules. Une fureur sans nom anime ses traits et d’un geste il me jette au sol avant de me faire souffrir une humiliation sans borne en châtiment de mon impudence. Le doloris brûle chacune de mes veines dans une douleur sans nom. Je ne comprends, où est ma faute ? Mes cris inondent le silence du grand salon ouvert sur le jardin. Ce châtiment ne représente que les prémisses de mon enfermement prolongé. Une fois rentrée dans notre demeure de Liverpool ma mère me jette dans ce qu’elle appelle la pièce d’étude. Pourtant elle n’a rien d’une pièce et les seules études possible sont celles de nos propres pensées qui finissent pas prendre forme et danser devant nos yeux grands ouverts sur cet abime sans fond.

Tous mes maux viennent de son existence. Paul le cracmol subira les foudres de ma punition injuste. Le plan est judicieux et parfait. Que m’importe les doloris et les enfermements. Il périra pour m’avoir fait subir une telle injure parce sa faute. A cause de sa décadence et de sa stupidité je suis restée enfermée trois jours entiers. Trois jours de folie, entre rébellion et étrange moment de calme presque mortel, immobile au fond de ma cellule, contemplant les ombres dansant avec les ombres. Amycus ne tarda pas à m’expliquer quelle faute avait été la mienne. Il était inutile de poser la question à Cadmos. Encore moins à sa femme. Je n’écoperais que d’une rallonge de peine. Non. C’est Amycus qui m’explique, calmement, de sa voix froide et posée. « Tu ne devais pas révéler avec autant d’effronterie ce secret Toti. Pas de cette façon. Tu aurais dût être plus subtile. Tu as retiré un plaisir de torture et de commérages infâmant à toute la famille. Tu aurais dût profiter de cet avantage pour les humilier en profondeur. Avec tes allégations publiques tu as retourné la honte sur toi. Tu n’as pas sût tenir ta langue en société, c’est impardonnable. Il faut savoir se tenir Alecto. Tu n’es plus une gamine. Tu dois représenter l’honneur familial. Une Carrow ne se comporte pas de la sorte. Tu as faillis. » Je sens ses propres reproches percer dans ses explications. Alors lui aussi a été déçu.  Je comprends. J’ai compris. Mon visage se ferme dans une grimace déconvenue. Je n’aime pas les bienséances. J’aime la provocation et les résultats claquant. Mais je comprends. Je suis une Carrow et une Carrow fait souffrir lentement, à petit feu, jusqu’à la démence, ceux qu’elle choisit pour cible. Paul sera ma première victime en tant que Carrow. Alecto doit prendre le pas sur Tisiphone. Je comprends aussi que de son propre chef, Amycus n’est pas venu. Sa punition est plus amère que les deux autres. J’ai dix ans, et je viens de comprendre l’importance de mon nom.

...je tombais anéanti dans un abîme de douleurs, le sang me fouettait la figure, mes artères s'étourdissaient, ma poitrine semblait rompre, je ne voyais plus rien, je ne sentais plus rien, j'étais ivre, j'étais fou, ...



Mes boucles se sont éclaircies avec le temps. Le noir de jais a laissé place à un brun sombre. Le regard plongé dans la contemplation du paysage qui défile devant moi je ne prête pas attention aux autres élèves présents dans mon wagon. Machinalement, mes doigts jouent avec ma baguette magique fraîchement acquise. Son bois lisse a quelque chose d’envoûtant. L’if dont il provient l’a faite souple et fine, au caractère terrible. « Une telle baguette ne choisis pas une personne timide. Elle est faite pour les sorciers possédant une grande magie. Elle peut être terrible » la voix d’Ollivander avait été grave ce jour-là. Derrière ses lunettes ses yeux fixent mes traits fins. Peut-être bien qu’il devine, qu’il hésite à me remettre ses petite boite rectangulaire. Pourtant je m’efforce de contenir le sourire mauvais qui pointe à la commissure de mes lèvres. « Une baguette qui peut offrir le pouvoir de vie ou de mort » ma voix se fait serpentine, à moitié mielleuse et effrontée. Je le provoque, son regard croise à nouveau le mien et je sens à nouveau cette hésitation dans son geste alors que j’attrape la boite entre mes mains. Je me suis toujours demandée comment le petit homme faisait pour dormir la conscience tranquille sachant toutes ces baguettes puissantes et dangereuses qu’il a sciemment mis dans les mains de sorciers comme moi. Le souvenir de nos passages hante-t-il ses nuits ? Parvient-il à se regarder dans la glace ? Pourrait-il toucher à nouveau un de ces baguettes qui ont servies à torturer certains de ses amis ? Cette idée me plaît. Un sourire mauvais étire mes lèvres lorsque je passe la porte de la boutique dans l’autre sens. Je sens entre mes doigts sa propre volonté se dresser avec enthousiasme. Elle m’a choisi et elle ne pouvait trouver meilleure partenaire que moi.

« Excusez-moi, est-ce que je peux me joindre à vous ? » Une voix douçâtre me sort de ma rêverie et je pose mes yeux froids sur le visage de poupon d’une jeune sorcière blonde aux yeux pétillants. « Non » je la défis du regard. Visiblement choquée par ma réponse qui n’appelle pas d’autres questions elle referme la porte, bredouille. Je ne connais pas encore son nom, mais j’ai retenu chaque trait de son visage et mon esprit tortueux s’amuse déjà à l’imaginer dans des positions de souffrances causées par mes soins. Mon compagnon de voyage me lance un regard sombre auquel je réponds par un ricanement sans chaleur. « Je préfère ne pas être dérangé lors de notre tête à tête mon cher Erèbe » le sarcasme accroche mes mots et je sais que ma réponse à fait mouche. Le jeune Yaxley reste de marbre mais détourne le visage avec une certaine exaspération. Je ne sais pas si le jeune sorcier est au courant. Devine-t-il le sens caché de mes mots ? Peu m’importe, je m’amuse de ce garçon trop sérieux qui sait s’habiller des bienséances bien mieux que moi. Mais moi je sais. Amycus me l’a dit et Cadmus Carrow n’a pas hésité à confirmer la question. J’ai onze ans et je suis déjà promise à un homme. Mon promis et moi nous nous fréquentons depuis plusieurs années, il n’est pas rare que les Carrow soient invités aux soirées chez les Yaxley et vice-versa. Mes iris de glace fixent les traits de mon compagnon avec une intensité presque maladive. Je suis étrangement calme, toute ma colère s’est déversée ce matin et il ne me reste que la patience. Il a été difficile pour moi d’accepter de prendre ce train rempli de sang-impurs. Peut-être même un sang-de-bourde s’est assis à ma place avant moi. L’idée me dégoûte. Je me suis rebellée aussi contre ce mari qu’on m’impose. Toute une semaine donc certains jours ont été bien vides, enfermée dans cette maudite salle d’étude. J’ai hurlé que je ne voulais pas être prisonnière d’un homme sans cervelle. Je me suis débattue, farouchement, comme une bête sauvage prise au piège. Maintenant j’ai envie de hurler sur sa petite tête bien mise à lui. Si nous devons être partenaires jusqu’à la fin de nos jours, j’ai envie d’en faire un allier, un compagnon de jeu et de tortures. Mais son visage est si lisse, si tranquille que j’ai envie de lui arracher la peau pour voir s’il sera capable de montrer la moindre émotion. Cette rage qui bouillonne en moi ne tarit Jamais. Je suis Alecto et mon nom a déposé en moi l’essence de la Furie.

La longue file des élèves s’étire dans la grande salle. Toute cette joie et cette bonne humeur me rend hystérique. Nerveusement je joue avec mes doigts blancs cherchant Amycus des yeux. « Toi aussi tu es toute stressée par la répartition ? J’espère tellement être à Poufsouffle ! Helga était une sorcière géniale » la même blondinette me regarde avec ses yeux pétillants. C’est décidé. Un sourire carnassier se dessine sur mes jeunes lèvres. Elle sera ma victime personnelle ici. Le sujet de mes expériences, mon entrainement aux sortilèges. J’ai déjà hâte, en la regardant, j’imagine son sourire d’ange se tordre de douleur, les larmes inonder ses jours rosâtres et les gouttes de sang maculer sa chevelure de blé. Je la regarde ainsi quelques secondes, presque une minute, sans répondre, superposant mon fantasme à la réalité. Ses yeux se troublent légèrement et je me contente de tourner la tête sans dire un mot. « Alecto Tisiphone Carrow » mon nom résonne dans le demi-silence de la grande salle et je m’avance avec fierté, un sourire toujours étrange flottant sur mon visage. « Inutile de s’éterniser avec toi. SERPENTARD. » La table m’accueille avec applaudissements et avec toute la chaleur dont sont capables les élèves de cette illustre maison au sang-froid du serpent. Je m’installe rapidement un sourire fier sur les lèvres avant de me désintéresser complètement du reste de la répartition, perdue dans de nouvelles rêveries de manigances. J’ai  onze ans et c’est une arène sans fin qui s’offre à moi, loin de la salle d’étude de maman Carrow et des doloris de Papa Carrow. Je croise enfin le regard d’Amycus qui brille aussi de fierté. Poudlard commence et je suis prête à me lancer corps et âme dans cette vie d’expériences nouvelles.

Allongée dans un coin de la pièce sur un canapé de fortune je regarde la scène avec un rictus moqueur. La musique bat fortement la mesure et sans le sort d’insonorisation nous aurions déjà tous été probablement renvoyés. Encore faudrait-il que Rusard réussisse à faire apparaître la salle sur demande dans laquelle nous profitons de cette soirée de mai. Dans un mois nous aurons pour la plupart terminés nos études et l’idée a quelque chose de plutôt plaisant. « Ce quoi ce groupe déjà Toti ? » la voix grave du vert et argent couvre les paroles du chanteur et je prends un petit temps avant de répondre, savourant une bouffée de ces cigarettes magiques que l’on trouve dans une petite boutique de l’allée des Embrumes. « Lumos Volants. Ce sont les Lumos Volants, ils sont venus jouer à Liverpool aux dernières vacances » Ma voix est lancinante, un brin narquoise. Je me redresse à demie attrapant la bouteille de whisky pur feu que me tend un de mes amis et le liquide brûlant dégouline le long de mon gosier. L’ivresse se fait sentir, adoucissant mes traits et ma colère. Noyée dans ce liquide ambré elle semble se faire plus lisse et moins orageuse. Comme si Tisiphone la vengeresse s’endormait, bercée par ses murmures envoûtants. Je regarde passives les corps de mes camarades danser devant moi. Ils sont là, ils sont beaux, ils sont jeunes, mais ils sont si stupides que souvent je les déteste de toute mon âme. Quand je regarde en arrière je me rends compte de tout ce que j’ai parcouru, des années à étudier ici, à me faire la main, à favoriser la maîtrise de certains sortilège plutôt que d’autre. A quoi me sert de savoir transformer une théière en canari ? A rien si ce n’est passer pour un sang-de-bourde qui essaye de se rendre intelligent. Mary, car tel était le nom de cette innocente Poufsouffle, Mary est a perdu de son éclat, elle frôle les murs et attend avec impatience son départ de Poudlard. Sept années de persécutions ont a jamais traumatisées son âme fragile. Sur elle j’ai expérimenté plusieurs de mes nouveaux sortilèges, certains se sont montrés plus efficaces que d’autre, mais je ne regrette rien. Alecto et Tisiphone ont tués leur sœur le remord avant même qu'elle n’ouvre les yeux. « Alecto ! C’est à toi ! Quel est ton meilleur souvenir inavouable de Poudlard ? » La question glisse sur mon visage moins blanc que d’habitude, la chaleur de l’alcool colore mes joues et je me redresse dans un rire. « Tu sais Jimmy, des souvenirs inavouables j’en ai beaucoup » commençais-je. Si certains me répondent en riant, c’est qu’ils ne me connaissent pas en profondeur. Aucun d’eux ne connaît mes plus profondes pensées, mes envies les plus sanglantes. « Arrête de faire ta sadique de service la Carrow ! On sait tous que tu n’as rien fait de si extraordinaire » L’expression de mon visage se fige une fraction de seconde avant de reprendre vie. Lentement, mon sourire se transforme en rictus mauvais. Non il ne sait pas le sang-mêlé. Il ne sait pas le trois quarts de mes méfaits. Avec les années, j’ai appris à agir en Carrow et sa remarque est l’accomplissement de toutes ces privations, de cette autocensure. Je suis une Carrow et une Carrow agit sournoisement, tapis dans l’ombre, tirant les ficelles. Vipère au cœur gelé. Amycus serait fier de moi s’il avait entendu ça. Pourtant je ne laisse rien paraître du plaisir que sa remarque me procure. Ma baguette se lève vers lui et d’un sortilège j’immobilise complètement sa gorge. Les sortilèges sont ma prédilection. Avec mon alliée sans faille nous nous sommes révélés particulièrement douées dans cette matière. Au déplaisir de professeur Flitwick il me semble. J’ai lu dans ses yeux hier la même appréhension qui se lisait dans le regard du vendeur de baguette. Ils pressentent, ils devinent, mais ne font rien. Ils plient le coup, déjà coupable, déjà complice. Ils sont plus faibles d’esprit qu’un sombral. Ce sortilège particulièrement complexe, j’en ai fait ma marque, mon empreinte, ma botte secrète. « L’implacable Tisiphone, la funeste Erinys leur barre le chemin, étendant ses bras, où des vipères ont enroulé leurs nœuds, secoue sa chevelure ; des couleuvres s’agitent sur elle, bruyamment ; les unes sont couchées sur les épaules, les autres, qui rampent autour de sa poitrine, sifflent, rejettent leur bave et dardent leur langue au-dehors. Alors du milieu de sa chevelure elle arrache deux serpents, qu’elle lance brusquement de sa main néfaste. » Ma voix se fait susurrante et glaciale comme un souffle froid.  Autour de nous le silence se fait gêné et la pression autour de sa gorge augmente alors que ses yeux s’écarquillent. Seul un de mes plus fidèles camarades savoure l’instant avec délice. Ses yeux finissent par se teinter de peur et je relâche enfin la pression avant de m’allonger à nouveau sur les coussins. Il semble avoir compris la leçon et je ne dis rien de plus. Satisfait de mon petit spectacle que l’alcool à rendu plus dramatique. J’aime ce passage des Métamorphoses d’Ovide. A force de le lire et de le répéter pour moi dans mes nuits sans sommeil il a fini par entrer dans mon âme comme une part de moi-même, jusqu’à devenir moi, se mêlant à mon histoire. Je me le suis approprié. Je suis cette Tisiphone aux cheveux de couleuvres. « Après réflexion mon meilleur souvenir a été la capture de cette ridicule chouette trop petite pour porter le courrier de cette Mary. Je me souviens de sa tête paniquée à la réception du premier parchemin qui contenait une de ses plumes. Un vrai délice ! » Le rire reprend ses droits et l’atmosphère se détend à nouveau. « Combien de temps ça a duré déjà ce petit manège ? » me regard se fait macabre à ce souvenir « Trois mois. Autant te dire que le volatile n’avait plus beaucoup de plume sur lui à la fin. » Ma voix est à nouveau susurrante et délicieusement malicieuse. « Tu lui demandais quoi en échange de la libération ? » Mon regard se pose sur la jeune femme, elle semble presque dégoûtée par mon récit. « Rien » Un simple mot plein de désinvolture [color=firebrick« Je n’ai jamais eu l’intention de le lui rendre. »[/color] Je laisse planer la sentence avec un plaisir non dissimulé « La carcasse de sa boule de plume lui a fait un effet assez remarquable. Elle est restée deux semaines à l’infirmerie après ça » sans la moindre émotion j’attrape la bouteille qui traîne à côté de moi et en avale une longue gorgée, assoiffée d’avoir parlé autant. « C’est à toi Jimmy » ma voix est si naturelle que certains restent gênés par tant de cruauté. Il ne fait aucun doute que je vais remporter le concours de l’anecdote préférée la moins avouable.

La soirée continue et je me laisse peu à peu couler dans l’inconscience, grisée par l’alcool, l’odeur âcres des cigarettes magiques et par les notes grinçantes du rock underground de Liverpool. Il me tarde de pouvoir profiter autant que possible de ses bars enfumés et de sa musique grisante. La fin de l’année est proche, si proche. En septembre j’entrerai au ministère de la Magie en formation comme briseuse de sortilèges et cela me réjouit. Apprendre à maîtriser des sorts est aussi incroyablement intéressant qu’apprendre à la déjouer. Mes paupières frissonnent alors que je sens un corps venir se blottir contre moi. Sa bouche s’empare de la mienne et je réponds au baiser sans même entre-ouvrir les yeux. Je connais cette odeur par cœur à force de mêler nos corps. Jimmy se presse contre moi, ses mains glissent sur mon corps de femme et la musique semble peu à peu s’éloigner. J’ai dix-huit ans et je farouchement sauvage.  

...je m'imaginais être grand, je m'imaginais contenir une incarnation suprême, dont la révélation eût émerveillé le monde, et ses déchirements, c'était la vie même du dieu que je portais dans mes entrailles.


Impressionner une Carrow n’est pas facile. Impression une Furie Carrow l’est encore moins et pourtant je suis là, debout, muette de respect face à un homme qui affiche un visage aussi pâle que le mien et dont les yeux sont plus perçant que les crocs de son serpent. C’est mon premier jour de liberté, j’ai quitté Poudlard, ASPICS en poche. Deux mois de vacances s’offrent à moi avant d’entamer ma formation de briseuse de sortilèges. Mais en attendant une mission plus importante se dresse devant mes yeux. Il est grand et élancé, sombre et les ombres de ses iris dansent avec séduction, tentatrices, je reste hypnotisée incapable de détourner le regard. Sa voix est froide et caressante à la fois lorsqu’il me parle. La mienne me parait bien trop rauque lorsque je réponds à ses questions, gardant avec le plus de crédibilité possible mon assurance. Je n’ai pas peur non, je suis fascinée. Je voudrais me jeter à ses genoux, le remercier d’avoir pris le parti de mettre un terme à cette mascarade grotesque qui n’a que trop durée. Je voudrais lui manifester mon entière reconnaissance et ma fierté la plus profonde. Il a choisi de me faire rejoindre ses rangs. Mes exploits lui sont venus jusqu’aux oreilles. Amycus a parlé en ma faveur et Damon Yaxley également. Il ne doute pas de mes capacités et de mon dévouement. Une soudaine envie de pleurer s’empare de moi. Alecto toujours en colère se laisse déborder par ses sentiments trop fluctuent. J’arrive à me contenir, forcée par le respect qu’inspire son regard, sa prestance, son charisme, le magnétisme de son regard. « Mais » mon corps s’arrête de battre. Lui qui battait avec enthousiasme dans ma poitrine, il vient de s’arrêter. Net. Mes yeux s’agrandissent sensiblement, craignant ce qui va suivre ce mais mortel « j’attends de toi que tu me prouves ta fidélité ». Mon cœur reprend vie. Un instant la crainte d’être refoulée s’était emparée de mon âme entière, me laissant en sursit entre la vie et la mort. Oui, je serai morte sur place si le Lord ne m’avait pas accepté dans ses rangs. « Tout ce que vous voulez mon maître » ma voix ne tremble pas. Elle est déterminée, posée et glaciale. Plus déterminée qu’elle ne l’a jamais été. « Je n’en doute pas petite Carrow » je déteste qu’on me surnomme ainsi, mais entre ses lèvres cette distinction est presque un honneur, une marque d’affection. Mes iris brillent doucement et je penche légèrement la tête en signe de soumission. « Damon te donneras les instructions à suivre ». Un frisson parcourt mon échine alors que le plaisir morbide s’empare de mon sang. Il me tarde d’accomplir les volontés du Lord. Il me tarde de lui prouver ma valeur et mon adhésion complète, totale et absolue à sa personne et aux Mangemorts.

Assise sur la table de la cuisine je regarde calmement les deux personnes recroquevillées par terre sans l’ombre d’un remord. Leurs larmes se mêlent au sang qui coule des leurs plaies. Inlassablement ce passage des Métamorphoses d’Ovide me revient en mémoire, avec ironie. « L’Erinys avait apporté avec elle des poisons fluides et merveilleux : l’écume de la gueule de Cerbère, le venin d’Echidna, la folie, qui fait divaguer, l’oubli, qui aveugle la raison, le crime, les larmes, la rage, la passion du meurtre, le tout broyé en un seul mélange ; après l’avoir détrempé avec du sang frais, elle l’avait fait bouillir dans les flancs d’un vase de bronze, en le tournant avec une tige de ciguë encore verte ; tandis que ses deux victimes sont saisies d’épouvante, elle verse dans leur poitrine ce poison qui met l’âme en fureur et elle trouble leur cœur jusqu’au fond. […] Alors triomphante, certaine d’avoir rempli sa mission, elle retourne au séjour des ombres, royaume du grand Dis, et dépose le serpent dont elle avait entouré sa ceinture. » Un sourire mauvais passe sur mon visage et s’y attarde alors que je croise le regard terrifié de l’homme en contrebas. Dès deux c’est lui qui a le plus souffert, psychologiquement. Ses yeux semblent implorer quelque chose. Peut-être essaye-t-il de me faire revenir la mémoire, de me rappeler nos souvenirs communs pour implorer ma merci. Je tourne lentement la tête pour le regarder avec plus d’intensité. « Que t’arrive-t-il Paul ? Tu crois que je vais épargner ta misérable vie en souvenir de nos garden party ? » Ma voix est mielleuse et moqueuse. Les hoquets de douleur de sa compagne m’exaspèrent. « Dis à ton amie moldue d’arrêter ça tout de suite ou je lui coupe sa jolie petite gorge » glaciale et cassante je pointe à nouveau ma baguette magique vers la jeune femme qui sanglotent par terre. Elle vient de se confronter à la dure réalité de la vie. Elle vivait dans l’ignorance et son amant lui a menti sur toute la ligne. Pauvre petite créature sans repère. Un ricanement sort de mes lèvres et le doloris l’atteint de plein fouet. « Elle avait arrêté ! » Paul le cracmol se révolte dans un dernier élan de courage et mes yeux se posent implacable sur son insignifiante personne « Je ne suis pas aveugle Paul le Cracmol ». Dans mes iris brillent la folie carnassière et l’euphorie provoquée par la torture d’un être. Ce même plaisir qui parcourait mes veines d’enfant de cinq ans lorsque le petit boursoufflet senti son instinct de survie sursauter dans son cœur. « Pourquoi tu nous fais subir tout ça Alecto. Tue-nous maintenant, mais arrête ça ! » Mon rire est presque aussi dément et effroyable que l’éclat de mes pupilles. D’un geste souple je descends de mon piédestal et mes bottes atterrissent dans un claquement sec sur le sol dallé de la cuisine de la petite maison de Chester. « Oh mais je compte bien prendre vos misérables vies. Mais vous achever aussi vite serait me gâcher un plaisir que j’attends depuis si longtemps Paul, que je ne peux pas m’y résoudre. » Mon sourire se fait carnassier alors qu’un nouveau doloris vient frapper le corps tremblant de la moldue. « Tu vois en quoi je te suis supérieur Paul ? Tu vois en quoi nous sommes supérieurs sur ces parasites ? Vous êtes plus faibles qu’un boursoufflet en cage. C’est vous offrir un beau cadeau de vous retirer votre pauvre vie qui n’est rien d’autre qu’un fardeau pour vous. » Ma voix est mauvaise et glaciale. Je lis dans ces yeux l’impuissance qui le rend fou. Lui, le cracmol qui a fui la famille pour se faire une vie « normale ». Lui, issu d’une famille de sang à peu près pur, lui est incapable de faire la moindre chose pour empêcher la femme qu’il aime de se faire torturer à répétition. Il est impuissant, inoffensif et sans doute en vient-il à détester sa propre personne, sa propre nature. « Encore si tu n’étais que cracmol, soit. La magie n’a pas voulu de toi. Bon. Mais que tu décides de te lier charnellement avec une moldue, cela est impardonnable Paul. Tu as doublement souillé ton nom. Mais que tu profites de ce dernier pour t’introduire dans ton ancienne famille pour récolter des informations dans l’unique but de les dénoncer aux autorités. Figures-toi que c’était la chose la plus stupide que tu ais pût faire » Ma voix s’emporte soudain avec fureur. Alecto et Tisiphone ont repris les rênes. « Tu croyais pouvoir berner le Lord si facilement ? Tu n’es qu’un vermisseau sans cervelle. Je suis très déçue et en colère Paul c’est pourquoi je ne peux pas consentir à vous laisser mourir si facilement. » Mon regard se fait terrible alors que la rage s’empare de mon corps et se défoule sur mes deux victimes. Inspirée par l’extrait d’Ovide qui est devenu mon histoire, je reproduis presque inconsciemment cette scène tant de fois rêvée. Alecto et Tisiphone sorties des enfers pour assouvir leur vengeance destructrice.

A nouveau devant le Lord je suis à nouveau hypnotisée par son regard magnétique. Cette fois un fin sourire étire mes lèvres, lui aussi esquisse ce qui ressemble le plus à un sourire. « Tu ne m’as pas déçu Alecto. Tu as même montré une certaine aptitude pour obtenir des aveux de ce traître à son sang. Tu mérites amplement de rejoindre nos rangs » Mon sourire s’agrandit légèrement alors que l’excitation gagne les membres. « Je suis honorée de votre confiance Maître » articulais-je le plus sereinement possible. D’un signe de main il m’indique d’avancer. Mes pas claque doucement sur le sol et je croise le regard pétrifiant de Nagini. Il est magnifique, sublime, parfait. Je comprends la fascination du Lord pour lui. L’intelligence même se lit dans ses prunelles en croissant. Secrètement je jalouse cette faculté à pouvoir parler aux reptiles. Depuis toute petite, depuis l’histoire de Tisiphone d’Ovide, j’aimerais plus que tout être née fourchelang. Je sers les dents sous la douleur mais pas un son ne s’échappe de mes lèvres closent. La marque brûle mon bras avec une certaine douceur. Je sais déjà que je vais l’aimer, profondément, attendant avec impatience sa chaleur dans mes fibres. J’ai toujours dix-huit ans et je viens d’entrer chez les Mangemorts. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse.

Allongée sur mon canapé dans mon nouvel appartement de Londres un sourire malsain se dessine sur mon visage. A travers les volutes de fumée de ma cigarette mes iris luisent d'une lueur étrange, entre l'excitation et le dédain. Les images défilent sur le miroir magique et les visages des nouveaux tributs s'affichent enfin. Mon sourire s'élargit soudain, lorsqu'un visage connu se profile devant moi. Lloyd Dwight. Je ne peux retenir un rire cruellement froid et pourtant non moins sincèrement heureux. Enfin ces Blood Games vont être intéressants. Dire que l'année dernière c'est une Weasley qui a osé se hisser jusqu'au haut du classement...Une toute petite créature dont l'esprit n'a probablement pas complètement résisté à son expérience. Dans une bouffée de cigarette je pense à nouveau à ses yeux emplis de larmes, complètement effarés lorsque des bras l'ont guidés devant le Lord, cet homme sur qui toute sa famille a toujours craché, voilà qu'elle en porte la marque. Quelle douce ironie teintée du plus puissant des sarcasmes. Lorsqu'il est venu nous parler de son idée des Blood Games, j'ai reconnu en lui le sorcier les plus intelligent de notre temps. Et si certains ont émis quelques doutes après l'attaque de Poudlard qui, dans la cohue générale, a également fait des morts parmi des enfants sang pur, ils ont très vite compris leur erreur. Chaque acte du Lord est réfléchi avec une ingéniosité qui n'en fini pas de me surprendre. N'a t-il pas toujours au tour d'avance sur nous ?

Lentement j'étire mes membres alors que dehors le soleil lève ses derniers rayons, le crépuscule est un instant tellement magique, sans doute le moment de la journée qui me correspond le plus. D'un geste machinal j'attrape une veste en cuir tout en me levant d'un bond leste. Ce soir n'échappera à la coutume, je suis attendue dans un des bars les plus branchés de la capitale. Si avant les districts je passais le plus clair de mes nuits dans les sous-sols de Liverpool, je consacre désormais mes heures nocturnes à la vie londonienne. J'ai même réussi à me faire embaucher comme organisatrice de soirées en plus de ma place dans la brigade d'élite. Ma vie n'a jamais été aussi remplie, ni aussi palpitante et agréable à la fois. Je passe mes journées à chasser les réfractaires et à leur faire subir toutes sortes de châtiments, torturer des traites n'a jamais été aussi facile ni aussi amusant. Quant à mes nuits, elles sont réservées à la vie nocturne la plus réussite de tous les temps, aucun sang impur pour venir e faire des avances déplaisantes. Une liberté complète et totale appuyée du plaisir quotidien de la torture morale d'êtres inférieurs. Que cela ne cesse jamais...

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You bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake ♠ Alecto T. Carrow

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